Toussaint 2022

Le bonheur

Il y a une réalité qui nous rassemble tous, dans la diversité de nos âges, de nos métiers, de nos retraites, de nos situations. Cette réalité, c'est la recherche du bonheur. Oui, tous et toutes, qui que nous soyons, nous voulons, nous désirons, au plus fort de nous-mêmes, être heureux. Nous cherchons, du mieux que nous pouvons, le bonheur.

Mais qu'est-ce que le vrai bonheur ? Qui nous le dira en vérité ? Car nous pouvons nous tromper dans notre recherche et nous égarer sur des chemins qui aboutissent à des
impasses.

Dieu veut notre bonheur

C'est le Christ qui nous révèle le vrai bonheur en ce passage de l'Evangile que l'on appelle les Béatitudes. Rappelons d'abord que le Christ souhaite notre vrai bonheur. Envoyé par le Père et l'Esprit Saint, il est devenu comme nous, il a pris notre humanité pour nous faire connaître la volonté de la Trinité : partager son bonheur avec l'humanité entière.

Etre chrétien, c'est être persuadé de cette réalité fondamentale. Dieu n'a qu'un désir, qu'une volonté : que tous les humains soient heureux comme lui.
Lorsque l'épreuve nous atteint, la maladie, l'échec, l'accident, ce n'est pas Dieu qui nous l'envoie, alors que beaucoup le pensent encore 2000 ans après la venue du Christ. Dieu, dans le Christ crucifié, souffre avec nous nos épreuves. Mais il nous en libère par sa résurrection, au-delà de la mort. Dieu ne nous envoie pas la mort mais il nous arrache à la mort en nous faisant passer à la Vie définitive pour nous faire profiter du bonheur éternel. Telle est notre foi chrétienne.

Trois phrases ou le bonheur est actuel

« Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux ». La pauvreté dont le Christ parle n'est évidemment pas la misère ni la précarité. Chacun de nous doit avoir de quoi vivre et l'argent, s'il ne fait pas le bonheur, y contribue. La meilleure traduction de cette béatitude est celle-ci : heureux ceux qui ont une âme de pauvre, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas suffisants, satisfaits d'eux-mêmes. Ceux qui sont suffisamment ouverts à Dieu et aux autres pour les accueillir et se donner à eux.Ceux qui font les choses sérieusement, sans se prendre au sérieux. N'est-ce pas notre expérience que, dans de telles circonstances, nous recevons un réel bonheur, une réelle joie ?

 

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux ». Le verbe est au même présent que pour la précédente béatitude. De quelle justice s'agit-il ? Les spécialistes pensent qu'il ne s'agit pas de la justice sociale, au sens actuel du terme. Il s'agit plutôt d'une vie chrétienne qui est ajustée au Christ et à son Eglise, plus exactement qui essaie en permanence de s'ajuster au Christ et à son Evangile. Cet ajustement, nous pouvons toujours l'améliorer. Et quand nous le réalisons, plus ou moins convenablement, nous ressentons le joie du Christ. Car le Royaume des cieux, c'est sa Présence parmi nous.

 

« Heureux êtes-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ». Nous ne sommes pas insultés, sauf sur quelques réseaux sociaux, mais le fait d'être croyant aujourd'hui n'est pas à la mode. Une fille de troisième me disait, il y a quelques années : « actuellement, la religion est tabou ». On nous considère sinon avec mépris, du moins avec une certaine condescendance, comme si nous étions des arriérés, encore attardés à une institution et des croyances dépassées. Peu importe! Nous sommes heureux d'être chrétiens et nous sommes des chrétiens heureux.

 

Père Bernard HOUSSET