Assomption 2024

LA GRANDEUR DE MARIE ET LA GRANDEUR DE L'HUMANITE

Dimanche dernier, lors de la célébration de clôture de nos magnifiques J.O., le président du Comité international Olympique a dit cette phrase : « Ces jeux ont montré la grandeur dont l'humanité est capable ». Oui, par l'organisation excellente, les records sportifs battus, le respect des adversaires, l'ambiance festive, ces J.O. ont été un grand moment d'humanité dans ce qu'elle a de meilleur. Mais la grandeur qui s'est ainsi manifestée est peu de chose en comparaison de la grandeur à laquelle Dieu nous appelle. Et que Marie partage depuis son Assomption.

 

LA GRANDEUR A LAQUELLE DIEU NOUS APPELLE


En termes très imagés et symboliques, pas toujours faciles à interpréter, la première lecture de l'Apocalypse nous décrit l'itinéraire de la Femme « qui a le soleil pour
manteau, la lune sous les pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles ». Cette Femme représente d'abord le peuple de la première Alliance, le peuple juif qui a mis au monde le Messie « celui qui sera le berger de toutes les nations ». Mais cette Femme, c'est aussi nous tous, le peuple de la Nouvelle Alliance, l'Eglise constituée par tous les baptisés. Avons-nous conscience qu'il s'agit bien de nous tous et donc de chacun de nous ? Puis, bien entendu, il
s'agit aussi de la Vierge Marie, mère du Christ, Dieu fait homme, à qui nous pouvons, à juste titre, donner le nom de Mère de Dieu. Il faut toutefois préciser que cette interprétation mariale n'est pas partagée par tous les chrétiens.

Ce qui est sûr et certain, en tout cas, c'est que l'itinéraire de Marie sera le nôtre. Marie, à la fin de sa vie terrestre, a été élevée, dans son corps et dans son âme, à partager
la grandeur du Christ ressuscité, la gloire de Dieu, l'amour de la Trinité qui n'est qu'amour. Nous ne savons pas si elle est morte, mais nous croyons qu'elle n'a pas connu la lente corruption du tombeau. Comment pouvait-elle être séparée longtemps de Celui à qui elle a donné le jour ? Elle est passée de sa finitude terrestre à la plénitude de la grandeur de Dieu. Eh bien, nous sommes tous appelés par Dieu au même itinéraire. A notre mort terrestre, après un temps de dernière purification au purgatoire qui n' a pas été nécessaire pour Marie, nous partagerons la grandeur du Christ et de la Trinité, nous aimerons comme Dieu aime, sans aucun égoïsme, sans aucune jalousie, d'un amour qui n'est qu'amour. Telle est cette grandeur extraordinaire que celle des J.O. ne peut que nous faire pressentir.

 

GRANDEUR DE L'HUMILITE


Entendons-nous bien : cette grandeur ne domine pas, n'opprime pas, ne s'impose pas. C'est une grandeur que Marie a exprimée dans son Magnificat . Elle parle « d'humble servante », du « Puissant qui disperse les superbes, élève les humbles ». Oui, un Amour Tout-Puissant ne peut qu'être parfaitement humble, puisqu'un simple amour humain est déjà un peu humble. Pourquoi Dieu s'intéresse-t-il aux humbles ? Parce qu'il est lui-même une Puissance d'humilité. Il est parfaitement humble. Il ne s'agit pas d'une déficience, d'un manque, il s'agit du cœur de son amour qui est tout-puissant, il s'agit de la plénitude de son amour qui n'est qu'amour. Telle est sa grandeur d'humilité que Marie partage et à la quelle nous somme tous appelés.

Chaque jour je récite le bréviaire, cette prière de toute l'Eglise, spécialement celle des religieux et des religieuses.Prier pour tous les habitants du secteur de Saint Aigulin
c'est la première tâche du curé . En préparant cette homélie par des lectures de livres spécialisés sur le Nouveau Testament, j'ai découvert que la seconde partie du Magnificat ne concerne pas seulement la personne de Marie mais tout le peuple de Dieu.

Pendant soixante ans (j'ai été ordonné diacre en 1964), j'ai succombé à la routine en confondant les deux parties de la prière de Marie. Désormais je sais que le peuple de Dieu est, lui aussi, appelé à l'humilité de Dieu, à la grandeur de l'humilité divine. En Dieu, en Marie, grandeur et humilité vont ensemble. Si nous le voulons, ce sera notre avenir.

Père Bernard